La grande nouvelle des dernières semaines pour BWT Alpine F1 Team n’est autre que l’investissement de nos nouveaux partenaires, Otro Capital, RedBird Capital Partners et Maximum Effort Investments.

 

 

De mon point de vue, cela est synonyme de capital d’investissement. Nous pouvons désormais acquérir les outils dont nous avons besoin pour développer la voiture plus rapidement, puis raccourcir la recherche de performances en piste avec certains de ces instruments.

 

 

Une large partie du financement provenant de la vente de 24 % de l’écurie y sera dédiée. Nous accueillerons également des personnes talentueuses partageant nos idées, donc il y aura plus de cinquante ouvertures de postes.

 

 

De plus, ils nous aideront sur le plan commercial pour attirer des sponsors, des partenaires et monétiser le potentiel de cette équipe. Ils sont déjà impliqués dans d’autres entités sportives, où ils ont fortement contribué à l’augmentation de leurs revenus. Et c’est exactement ce qu’ils veulent faire avec nous. C’est aussi formidable de compter sur l’implication d’une star hollywoodienne comme Ryan Reynolds. Ce n’est jamais une mauvaise chose d’être sous les projecteurs !

 

 

Le rythme sous-jacent de notre A523 s’améliore, notamment sur un tour. Je pense que nous nous qualifions assez bien. Concernant le rythme de course, nous sommes un peu moins compétitifs, mais nous travaillons sur les causes pour tenter de progresser.
Nous aurons un nouvel aileron avant à Silverstone, puis un nouveau plancher à Spa. L’aileron ajoutera de la performance aérodynamique et nous allons continuer à faire ce que nous avons fait l’an passé, à savoir apporter régulièrement des améliorations à notre monoplace.

 

 

Avec des week-ends propres des deux côtés du garage, je crois que nous avons une chance d’inscrire de gros points, et ce à chaque épreuve avec nos deux voitures. C’est ce que nous devons faire.

 

 

Cette année, notre objectif était la quatrième place. Même si l’écart est finalement encore trop grand, cela sera un succès à mes yeux si nous pouvons devenir la quatrième écurie la plus rapide. Cela voudra dire que nous avons réussi à faire évoluer notre voiture dans la hiérarchie par rapport à la concurrence.

 

 

Nous avons parfois manqué d’un peu de réussite, mais nous sommes quand même parvenus à scorer lors des dernières courses, à commencer par Miami.

 

 

À Monaco, nous avons pris les bonnes décisions sur le muret des stands et les pilotes se sont bien qualifiés. Ils ont inscrit de gros points, y compris Esteban avec la troisième marche du podium, un résultat tout simplement génial.

 

 

Nous avons ensuite réuni tout le personnel de l’usine pour les féliciter de ce que l’équipe avait accompli. Nous avons échangé autour d’une demi-coupe de champagne avant de nous remettre au travail. Je crois qu’il est important de saluer les efforts de chacun après l’épreuve, donc nous nous sommes assurés de le faire tout de suite.

 

 

La semaine suivante, Jeremy Clarkson est venu à Enstone et a offert une bière à tout le monde comme il l’avait promis ! Nous sommes environ 900, donc il a dû en apporter beaucoup, mais il avait son tracteur Lamborghini et une remorque complète, fort heureusement.

 

 

J’avais déjà rencontré Jeremy. Il respecte cette écurie, nous sommes voisins et il nous soutient. Et il connaît bien le niveau général de la F1.

 

 

Il a posé de bonnes questions, et je lui ai répondu qu’il y avait trois éléments clés pour que nous puissions savourer son breuvage. Premièrement, il devait le promettre et tenir sa parole. Deuxièmement, Esteban devait monter sur le podium. Mais surtout, et troisièmement, Enstone et Viry devaient fournir à Esteban une monoplace capable d’aller chercher un podium au mérite. C’est ce que nous avons fait, et ce résultat ne devait rien au hasard.

 

 

Esteban s’est qualifié quatrième à Monaco, tout comme Pierre lors de la course suivante à Barcelone. Malheureusement, Pierre s’est vu infliger une pénalité de six positions sur la grille. Il s’est retrouvé coincé au départ et a chuté au quinzième rang, mais le rythme de la voiture était assez solide pour qu’il prenne des points.

 

 

Pierre a encore manqué de réussite au Canada en étant bloqué par Sainz lors des qualifications. Il était sur un tour qui l’aurait placé sixième pour sortir aisément de Q1. Si vous vous élancez aussi loin que quinzième sur une piste comme Montréal, la course s’annoncera toujours compliquée. En parallèle, Esteban est parti sixième pour finir huitième.

 

 

La septième place d’Esteban au Sprint en Autriche était un très bon résultat. Peut-être aurions-nous dû appeler Pierre plus tôt pour les slicks, mais c’était très difficilement prévisible. Nous pensions que nous pouvions également le faire entrer dans les points, mais les pilotes s’étant arrêtés ont finalement repris le dessus. Pierre a réalisé une belle prestation pour terminer dixième du Grand Prix et poursuivre notre série d’arrivées dans les points.

 

 

Beaucoup d’observateurs ont parlé de la domination de Red Bull en 2023, mais la F1 est ainsi. Si je repense à mon aventure chez Honda, c’était l’époque où Ferrari et Michael Schumacher dominaient avant quatre années de suprématie pour Red Bull, puis sept années pour Mercedes. Aujourd’hui, Red Bull est de retour.

 

 

Nous devons simplement être en mesure de nous placer dans une telle position. C’est tout le défi, et nous mettons beaucoup de choses en place dès maintenant pour avoir ce dont nous avons besoin pour y arriver dans le cadre de notre plan de cent courses.

 

 

L’égalisation des dépenses d’investissements (ou capex equalisation) proposée par la FIA, et qui sera votée lors de la prochaine réunion de la Commission F1 à Spa, est une étape vraiment importante pour œuvrer à la réduction des disparités de performances. Elle pourrait permettre aux écuries d’investir davantage dans leurs infrastructures en dehors des restrictions du plafond budgétaire.

 

 

Red Bull a déjà tous les outils que d’autres structures désirent avoir. Si la F1, la FIA et toutes les équipes veulent des courses plus disputées, nous devons tous avoir la capacité d’avoir des outils similaires, sinon les mêmes, que les meilleurs. Je crois qu’il s’agit d’un sujet essentiel, et cela contribuera grandement à mettre tout le monde sur un pied d’égalité.

 


Même s’ils ne s’en rendent peut-être pas encore compte, cette égalisation pourrait également bénéficier aux fans si nous l’obtenons. Cela permettra à certaines écuries de raccourcir leurs processus d’ajout de performances. Et lorsque cela se produit, le résultat se traduit par de meilleures courses. À mes yeux, c’est là toute l’essence du sujet.

 

 

Il est important de voir la situation dans son ensemble. Au Canada, Liberty et F1 ont invité les équipes à rencontrer Roger Goodell, le commissaire de la NFL. Son message clé était tout ce que la NFL a fait depuis le milieu des années 1960 pour hisser le sport à de nouveaux sommets. Ce faisant, chacune des franchises en NFL a aussi atteint un niveau financier plus sain. C’était essentiellement son message.

 

 

Ils ont un plafond salarial, et ils ont également le repêchage, où la dernière équipe obtient le meilleur espoir, et ainsi de suite. En fait, c’est de là que viennent nos concepts de restrictions d’essais aérodynamiques (ATR) à échelle glissante faisant que vous avez plus de temps en soufflerie si vous êtes derniers du classement.
Roger nous a dit que si la F1 perce actuellement aux États-Unis, nous devons nous assurer de nous concentrer sur les prochaines étapes pour l’amener au stade supérieur partout dans le monde, en particulier en Amérique. Et il a affirmé que si nous pouvions le faire avec toute la discipline, toutes les écuries en bénéficieraient aussi.

 

 

L’égalisation des dépenses d’investissement va dans ce sens pour de meilleures courses, plus disputées, sans la domination d’une seule structure. Si les fans y trouvent encore plus de plaisir, tout le sport y gagne.

 

 

Notre sport est un peu différent du football américain. Mais l’aspect sous-jacent, qui à mon avis s’applique aux deux, est d’obtenir toujours plus de valeur pour la F1. La valeur de l’équipe suivra mécaniquement.